Media Mystere est un blog d'actualité et de reportages spécialisé dans les phénomènes inexpliqués. Il a pour objectif d'aborder divers thèmes qui touchent aux mystères, de manière générale (ufologie, paranormal, civilisations, légendes…).
26 Juillet 2019
Nous sommes dans la matinée du 30 juin 1908, au beau milieu de la Sibérie centrale, quand Semen Semenov, un agriculteur des environs, voit apparaître une boule de feu dans le ciel sans nuages de la région.
Le témoin dit avoir vu « le ciel se fendre en deux », puis « se couvrir de feu très haut au-dessus de la forêt ». « Une forte chaleur a soufflé sur nous. Puis le ciel s'est comme refermé, et un gros bruit sourd a retenti, et j'ai été projeté à quelques mètres. Après cela, il y eut un bruit, comme si des canons tiraient, et la terre s'est mise à trembler ».
Cette boule de feu a explosé à 7 h 14, à une altitude comprise entre 5 et 10 kilomètres au-dessus de la rivière Toungouska Pierreuse, qui se situe à 63 km au nord-nord-ouest du village de Vanavara. L'explosion a d'ailleurs été enregistrée sous forme de séisme de magnitude 4,5 à 5, à 7 h 17 min 11 s, à l'observatoire magnétique d'Irkoutsk, qui se trouve à 1 000 km du lieu de l'incident.
Cette explosion, dont le souffle a fait des dégâts sur plus de 100 km, a intégralement anéanti tout ce qui se trouvait autour d'elle dans un rayon de 20 km, abattant plus de 60 millions d'arbres, ce qui a déclenché de nombreux incendies de forêts, qui ont duré plusieurs semaines. La déflagration a pu être entendue dans un rayon de 1 500 km et était 1 000 fois plus puissante que celle de la bombe atomique qui sera lancée 37 ans plus tard au dessus d'Hiroshima. Heureusement, la zone touchée par l’événement, qui fait partie du district d'Évenkie, dans le kraï de Krasnoïarsk, est l'une des moins peuplées du pays.
Un vortex de poussières et de cendres se forme alors et ce dernier se déplace jusqu'en Espagne, par la circulation atmosphérique, créant des halos dans la haute atmosphère, qui s’étendent sur le continent tout entier. Des couchers de soleil très colorés sont observés, et une luminosité exceptionnelle en pleine nuit est constatée pendant plusieurs jours en Europe occidentale.
Après l'incident, la première hypothèse avancée par les scientifiques est l'éruption d'un volcan. Ces derniers arrivent à cette conclusion en prenant exemple sur le volcan Krakatoa, en Indonésie, qui en 1883 avait injecté d'énormes quantités de poussières dans l'atmosphère, et qui de ce fait, avait donné lieu à des phénomènes lumineux semblables.
Les troubles politiques que connaissait la Russie à cette époque, et l’éloignement de la région, on fait qu'aucune étude n'a pu être réalisée sur place pendant près de 18 ans. Ce n'est en effet qu'en 1927 qu'a eu lieu la première expédition sur les lieux, menée par Leonid Koulik, un minéralogiste russe.
Une fois sur place, les scientifiques ont découvert avec étonnement qu'il n'y avait ni cratère, ni trace d'impact, ni débris, ce qui rend le phénomène encore plus mystérieux.
À cause de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre froide, seule deux expéditions ont pu retourner enquêter sur place, en 1958 et 1961. Lors de ces enquêtes, de nombreuses petites sphères de métal et de silicates ont été retrouvées dispersées dans le sol, ce qui a permis aux chercheurs d'en savoir un peu plus.
D'après une étude américaine datante de 1993, l'explosion se serait produite après la désintégration d'un petit noyau cométaire, composé principalement de gaz gelés s’étant vaporisés et ayant explosé entre 6 et 9 km d'altitude au-dessus du sol, le reste de la matière étant dispersé en une pluie de sphérules (petites sphères).
De nos jours, la nature exacte de cet objet pose toujours question. S'agissait-il d'un astéroïde, d'une comète, ou d'encore autres choses ? L'objet, qui a été nommé TCB (Toungouska Cosmic Body, Corps cosmique de la Toungouska), aurait, selon des estimations, présenté une taille de 50 mètres de diamètre, pour un poids d'environ 62 000 tonnes.
Les hypothèses sur l’événement de la Toungouska sont très nombreuses. Certains, comme Anthony Lawton, pensent qu'il s'agirait d'une boule de foudre d'un kilomètre de diamètre, et d'autres comme Wolfgang Kundt, un astrophysicien allemand, pensent que dix millions de tonnes de méthane se seraient échappés de conduits volcaniques et se seraient embrasés. D'autres explications, relevant plus de la science-fiction sont également souvent citées, la plus connue étant qu'un ovni à propulsion nucléaire se serait écrasé...